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MP47 - Sortie du 1er septembre à Rochefort

Publié le 29/10/2014

Sortie exceptionnellement organisée hors de notre département et présentée ici avec l'autorisation de MPF de Charente-Maritime que nous remercions.

Rochefort (17), l'Arsenal, l'Hermione et la Corderie Royale.

 

Une fois n'est pas coutume. Une sortie s'est vue proposée aux adhérents de mp47, à l'extérieur de notre département. Le choix s'est porté vers un projet ayant « le vent en poupe » : la découverte de l'Hermione dans le département de la Charente-Maritime (17), juste avant son « grand départ ».

Mais on ne peut pas se rendre à Rochefort sans visiter la Corderie Royale (prévue au programme). Pour l'après repas (pique-nique/auberge espagnole) visite guidée de la ville de Rochefort et enfin, traversée de la Charente sur le dernier pont transbordeur existant en France.

Voici un résumé écrit et illustré de ce que nous avons appris et observé.

L'Hermione :

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Notre guide nous présente la maquette de la frégate, puis poursuit ses explications par l'histoire du
chantier de reconstruction, sans omettre la remarquable histoire de l'Arsenal de Rochefort.

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A la fin du XVII° siècle, Louis XIV, par l'entremise de COLBERT (ministre des Finances en 1661 et de la marine en 1669), décide la création d'un nouvel arsenal de guerre, capable de construire rapidement une flotte pour rétablir sa puissance maritime et favoriser le commerce avec les colonies du royaume. Le site de Rochefort est alors choisi pour sa localisation stratégique: position centrale sur la façade Atlantique, protégé par les îles (Oléron, Ré et Aix) et relié à l'arrière pays par la Charente. L'arsenal voit le jour dès 1666. Colbert fit « vite, beau et grand ! » selon les désirs du roi. Ce fut si cher, comme Versailles, que Louis XIV se serait écrié « Rochefort est sûrement pavé d'or ! » Dès sa création, l'arsenal de Rochefort a construit, armé et entretenu nombre de vaisseaux de haut rang de la Royale. De son port, sont parties certaines des plus grandes expéditions, militaires ou scientifiques, et quelques innovations y ont été élaborées, tel le sous-marin. Ne répondant vraisemblablement plus aux normes d'une flotte de guerre moderne, il fut fermé en 1926.

Pourquoi l'Hermione ?

L'Hermione fait partie d'une série de six frégates construites pour la reconnaissance, sous Louis XVI, de la flotte française. La décision de sa construction est prise le 23 octobre 1778, mise en chantier en décembre, elle prend la mer, 6 mois plus tard le 21 mai 1779. Elle mesure 44,27m de long 11,20m de large. Quelques jours plus tard (29 et 30 mai), elle livre son premier combat, capture trois corsaires et trois bâtiments de commerce dans l'atlantique. De retour à Rochefort en novembre, elle reçoit un « doublage » en cuivre pour améliorer sa vitesse.

 

 

Hermione-La Fayette

En effet, ces deux noms resteront associés. Extrait de la page : hermione/projet/lhistoire/

«Pour que vive la liberté, il faudra toujours que des hommes se lèvent et secouent l'indifférence ou la résignation.»

La FAYETTE (1757-1834) a été l'un d'eux. Ce jeune marquis hérite très tôt de la grande fortune de son père. Sous-lieutenant à 17 ans, et afin de porter mains fortes aux Américains en guerre contre les Anglais pour leur indépendance, il outrepasse l'interdiction à tout officier français de servir dans les colonies d'Amérique du Nord. Secrètement mais probablement avec l'indulgence du roi, il achète un bateau, La Victoire, et part de Bordeaux vers l'Amérique aider les insurgés le 20 avril 1777. Menant brillamment plusieurs combats sa bravoure est reconnue et récompensée jusqu'au Congrès. Au retour de son second voyage d'Amérique du Nord, il acquière la toute confiance du roi, et embarque le 10 mars 1780 sur l'Hermione pour rejoindre Boston. De retour en France en décembre 1781, tout auréolé de gloire, il est nommé maréchal de camp.

 

La fin de l'Hermione

Le 20 septembre 1793, la frégate, avec un équipage réduit, quitte l'estuaire de la Loire pour escorter à Brest un convoi chargé de canons. Mais l'incompétence du pilote de remplacement « qui aurait pris une marque pour une autre » entraîne son naufrage sur le banc du Four au large du Croisic. Suite à cette erreur de navigation, le pilote, reconnu seul responsable, sera emprisonné.

L'épave a été localisée le 22 juillet 1984 par l'archéologue sous-marin Michel VAZQUEZ et son équipe. Mais qu'en reste-t-il ? Des canons, l'une des ancres (mesurant 4,25 de haut et de prés d'une 1,5 tonne),des éléments de charpente....

 

La renaissance : Projet de reconstruction

Depuis juillet 1997, l'Association Hermione-La Fayette s'est lancée dans cette formidable aventure, la reconstruction de la frégate Hermione.

Nous poursuivons donc notre visite, par les ateliers de fabrication. Mais les artisans ne sont plus là : la frégate est maintenant terminée. Voilerie, atelier de menuiserie, de gréement et forge, atelier de sculpture marine où se trouvent des reproductions de la figure de proue. Une douzaine de métiers sont intervenus dont des bûcherons, charpentiers de marine...et aussi historien, architecte et dessinateur. Coût du projet :17 millions d'euros.

 

Qu'est une frégate ?

Une frégate est un bâtiment de guerre plus petit et moins armé que les vaisseaux de ligne à deux ou trois ponts. Elle a pour mission d'éclairer les escadres, de porter les ordres, de servir d'escorte et se doit d'être « particulièrement rapide ». Moins coûteuse qu'un vaisseau, légère et rapide, elle sera largement répandue entre le 17ème et le 18ème. L'ordonnance de 1765 de Louis XV la définit comme longue de 36 à 39 m et portant 20 à 40 canons, son équipage est de 130 à 300 hommes.

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Aux quais nous découvrons l'Hermione à flot dans sa forme de radoub Napoléon III. Une forme de radoub est un bassin permettant l'accueil des navires, leurs mises à sec pour l'entretien, le carénage ou la construction.

L'élégance du bateau nous ravit. Mais en raison de son départ fixé le samedi 7 septembre, nous n'accèderons pas au pont, l'équipage y ayant pris ses quartiers 2 jours auparavant. Nous écoutons attentivement les explications de notre guide sur la fabrication de la frégate. Explications retransmises ici grâce au site www.hermione.com

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Quel défi, la construction d'un navire du XVIII° siècle.

Un défi technique dans le respect de l'authenticité : l'ambition de l'Association Hermione-La Fayette est de reconstruire le plus fidèlement possible à la frégate d'origine, tout en tenant compte des contraintes règlementaires actuelles, notamment en matière de navigabilité, un navire de plus de 65m de long portant trois mâts et 2.200 m2 de voilure. Un navire dont la coque est entièrement réalisée en chêne.

Quelques autres chiffres pour illustrer l'extraordinaire défi relevé à Rochefort :

• Un grand mât à 54 mètres au dessus de la quille
• 2000 chênes sélectionnés dans les forêts françaises
• Un puzzle de plus de 400 000 pièces de bois et de métal
• 1000 poulies
• 1 tonne d'étoupe pour le calfatage
• 26 canons tirant des boulets de 12 livres sur le pont de batterie et 8 canons tirant des boulets de 6 livres sur le pont de gaillard

L'Association armateur du navire.

A la fin de l'année 1992, à l'initiative de quelques membres du Centre International de la Mer installé à la Corderie Royale et de plusieurs élus de la Ville de Rochefort, l'Association Hermione-La Fayette voit le jour.

Pendant près de 5 ans, ces quelques passionnés vont œuvrer pour que le projet de reconstruction de l'Hermione devienne une réalité.

En 1996, l'association, jusqu'alors uniquement constituée de ses fondateurs, s'ouvre aux sympathisants (membres associés) qui sont aujourd'hui plusieurs milliers.

Plusieurs dossiers sont menés de front : la recherche des sources historiques et la reconstitution des plans, la recherche des premiers financements, puis le lancement d'un appel d'offres pour identifier et retenir un constructeur ...

A la barre de l'Association Hermione-La Fayette, armateur du navire, une équipe de passionnés, bénévoles, travaillent à la réalisation de ce grand chantier de patrimoine. Ils sont réunis au sein d'un Conseil d'Administration.

Nous ne citerons ici que Erik Orsenna, écrivain et président fondateur.

Quelques étapes dans le temps :

Les appels d'offres ont été lancés en 1995. La première équipe de charpentiers de marine est engagée. En 2000, une forge est installée sur le chantier. En 2004, une autre entreprise de charpente/menuiserie vient réaliser l'ensemble des pièces autres que la coque, liées au navire (annexes embarquées, affûts de canons, hunes, pièces de mâture ...).

Au fil de l'avancement des travaux, et jusqu'au terme de la construction, des entreprises issues de divers autres corps de métiers ou secteurs d'activités, proposant d'autres compétences auront encore à intervenir dans ce projet.

Pendant toute la durée de la construction, le public est accueilli et visite jusqu'au coeur de l'ouvrage. Plus d'une vingtaine de personnes, agents d'accueil et guides, travaillent sur le site. 7 septembre 2014 : premier départ de l'Hermione. Le but, refaire le voyage de La Fayette en 1780 : la traversée de l'Atlantique en direction de Boston. Un heureux adhérent de l'association sera du voyage : en effet un tirage au sort, parmi tous les membres, en désignera l'élu.

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Quelques photos de photos exposées lors de la visite et qui nous permettent d'apprécier le travail accompli. Photos d'art qui nous font regretter de ne pas être venus lorsque le chantier était en pleine effervescence !

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Les photos rapportées avec détail des pièces de bois, de la voilure, des cordages ...

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Avant la sortie, petit délassement pour certain de nos visiteurs à l'accrovoile. Escalade d'une voile petit format.

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Notre groupe mp47 se dirige maintenant vers la Corderie Royale toute proche. Nous passons devant une seconde forme de radoub avant d'emprunter un chemin pavé qui nous conduit directement à la Corderie. Derrière nous, semblant flotter au dessus d'une haie de verdure, l'Hermione nous adresse un dernier signe.....

Puis nous nous dirigeons vers la Corderie Royale, c'est un très long bâtiment de pierre, magnifiquement entretenu.

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En préambule à la visite, une vidéo retraçant sa construction (17ème siècle) puis sa « renaissance » (20ème siècle) nous est proposée. Forts surpris, nous découvrons les ravages subis lors de la fin de la 2nde guerre mondiale. Les photos sont éloquentes : une vraie ruine.

Histoire de la Corderie Royale

Le magnifique bâtiment de la Corderie Royale est né d'une volonté de Louis XIV et de Colbert, son ministre. Pour créer une puissante flotte de guerre, il faut des arsenaux. Colbert décide d'en établir un à Rochefort, au bord de la Charente, à 23 kms de l'Atlantique. Le premier ouvrage construit est la corderie dont la réalisation commence en 1666 pour se terminer en 1669.

Le bâtiment long de 374 mètres de long et 8 mètres de large est posé sur un radeau de poutres de chênes pour palier à l'instabilité du terrain marécageux. C'est une manufacture de cordages. Sa grande longueur s'explique par le besoin de confectionner des cordages longs d'une encablure, soit près de 200 mètres.

Les autres bâtiments de l'arsenal vont se succéder au bord de la Charente, magasins, fonderies, forges, poudrière, formes de radoub pour la réparation des bâteaux. 500 navires et vaisseaux vont être construits jusqu'à la fermeture de l'arsenal en 1926.

La Corderie fabrique des cordages pour la marine jusqu'en 1867. L'évolution des techniques et l'apparition des câbles d'acier rendent obsolète son activité. Elle a bien failli disparaître après l'incendie qui l'a détruite partiellement en 1944 : les troupes d'occuâtion allemandes y avaient mis le feu avant de se retirer.

L'amiral Maurice Dupont, commandant la Marine à Rochefort, entreprend de nettoyer le site en 1964, et en 1967, le bâtiment est classé Monument Historique. Les conditions sont réunies pour sa restauration qui commence en 1976 pour s'achever en 1988. L'aile sud y voit naître en 1985 mieux qu'un musée, le Centre International de la Mer, centre d'interprétation à vocation maritime.

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Dans la salle suivante, nous découvrons les étapes de la fabrication des cordages au XVIIe siècle, toujours à base de chanvre.

Les brins de chanvre étaient préparés et filés au premier étage, donnant des fils de caret. Le fil de caret est produit d'une manière similaire à celle utilisée dans la confection d'un fil de laine.

Un peu de technique : deux fils de caret commis ensemble forment un bitord. Trois, un merlin et quantre ou plus, un toron. En tortillant trois torons, on obtient une aussière, puis en recommençant avec trois aussières, on obtient un câble.

La technique de fabrication s'appelle le commettage. C'est l'action qui consiste à créer le cordage, en enroulant ensemble et sur eux-mêmes 3, parfois 4, brins, dans le sens inverse de l'enroulement de chacun des brins. Le brin pouvant être donc, un fil de caret, un toron ou une aussière.

Pour le commettage, on utilise un cône en bois rainuré, le toupin dont le nombre de rainures correspond au nombre de brins qui vont être commis ensemble. Le commettage a pour conséquence de diminuer la longueur du cordage par rapport à la longueur initiale de ses constituants. Cette diminution peut varier. Elle a une incidence sur la résistance du produit fini. En règle générale, un cordage est commis au tiers ou commis entre le quart et le tiers.

Le cordage terminé était enduit de goudron pour le rendre imputrescible.

Quelques photos pour illustrer ses explications techniques. La grosse corde s'appelle un grelin. Il est composé de plusieurs aussières commises ensemble. Puis, fabrication d'un cordage à l'aide du toupin.

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Notre groupe se dirige maintenant vers l'atelier de matelotage où un mateloteur réalise différents types de nœuds.

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Il est midi passé, nous nous dirigeons vers le jardin public tout proche pour sortir nos pique-niques respectifs. Moment très convivial ou chacun partage une spécialité ou un verre de vin.

Même si le lieu et la température s'y prêtent, pas question de s'installer pour une petite sieste. Il est l'heure de rejoindre l'office du tourisme de Rochefort pour une visite guidée de la ville.

Rochefort XVII – XVIII

Appelée Roccafortis au XIème siècle en raison de la présence d'un château fort et de quelques maisons dans le marais, le développement prospère de la ville de Rochefort est assez récent soit au XVIIème siècle, puisque étroitement lié à l'arsenal.

La ville de Rochefort est réalisée selon un plan en damier avec au départ des constructions de bois proches du marais. L'absence d'hygiène et le danger des épidémies forment le lot de cette ville navale. Les célèbres fièvres Rochefortaises font qualifier l'arsenal de tombeau de la marine. Elles coûtent la vie à 100 000 Rochefortais domicilés ou temporaires entre 1680 et 1820.

Michel BÉGON (1638-1710) est nommé intendant à Rochefort en 1688. Par un arrêté du 24 Octobre 1689, il crée un véritable règlement d'urbanisme qui donne à cette ville son actuelle apparence de construction en pierre de Crazanne. 14 rues est-ouest parallèles les unes aux autres coupées par 10 rues nord-sud. Ces rues délimitent des îlots d'habitations. Et les îlots non construits constituent des places : la place Colbert et la place de la Galissonnière. Les parcelles proposées à la construction font de 7 à 10 mètres de large sur 30 à 120 mètres de profondeur. Les maisons doivent être en pierre avec un étage minimum, deux étages dans les carrefours. Les façades alignées sur la rue présentent une porte latérale, porte pleine de bois, deux fenêtres au rez-de-chaussée avec des volets pleins, et trois fenêtres à l'étage avec des persiennes. Un bandeau souligne les différents niveaux. Ce plan en damier est l'expression d'une volonté de rationalité, d'efficacité et répond également aux principes de rectitude, de symétrie et d'ordonnancement dans l'esprit de l'architecture classique du grand siècle. En 1988, Rochefort est classé « Modèle d'urbanisme du 17ème siècle » cf Mme Dany LAPOUGE Guide.

Ses prédécesseurs avaient beaucoup fait pour le port. Lui fit beaucoup pour la ville. Il fut aussi à l'origine de la fondation de l'hôpital des orphelins de la marine.

 

Supplément : de Michel Bégon, passionné de botanique, au begonia
En 1690, un moine botaniste français, Charles Plumier, découvre à St Domingue 6 petites plantes herbacées qu'il nomme du genre begonia pour rendre hommage à Michel Bégon, ancien intendant des Antilles françaises alors en poste à Rochefort.

XIXème siècle, période de croissance

Grâce à l'activité intense de l'arsenal, la population Rochefortaise croît rapidement, faisant de Rochefort la ville la plus peuplée du département en 1860. Le faubourg se développe et l'arrivée du chemin de fer, puis la création de bassins à flot, génèrent un développement important du commerce.

XXème siècle, fermeture de l'arsenal

L'arsenal montre ses limites : il ne peut accueillir les nouveaux cuirassés à cause du faible tirant d'eau et l'envasement constant de la Charente pose problème. L'activité décroît après 1900 jusqu'à sa fermeture effective en 1927. La ville reste cependant largement associée au domaine militaire. Dès 1916, un centre d'aérostation maritime est créé, suivi d'un centre-école d'aviation et enfin d'une base aérienne.

La seconde guerre mondiale laisse un arsenal dévasté. En 1974, le contrat Ville Moyenne amorce une politique de réhabilitation de l'habitat et de développement de nouveaux équipements réutilisant les bâtiments délaissés par la Marine : la Corderie Royale en ruine est restaurée, la Poudrière devient salle de rock, deux des anciens bassins du port de commerce sont désenvasés puis transformés en ports de plaisance ...

Aujourd'hui

Aux marins ont succédés les gendarmes, nouveaux partenaires de la ville. Longtemps associée à une image de ville de garnison, la ville des « Demoiselles de Rochefort » est aujourd'hui synonyme de vie culturelle : Hermione, Corderie Royale, festival de Rock and Folk, nouveau Musée Hèbre de St Clément, Loti ... La ville connaît une activité touristique importante mais aussi un secteur tertiaire dynamique avec notamment un port de commerce, 3ème plus grand exportateur de bois en France ...

Quelques photos de la ville.

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Louis Marie Julien Viaud dit Pierre Loti, né le 14 Janvier 1850 à Rochefort et mort le 10 juin 1923 à Hendaye, est un écrivain et officier de marine français.

Membre de l'Académie française, il est enterré sur l'île d'Oléron après des funérailles nationales. Sa maison à Rochefort est devenue un muséee. Jeune, il part de Rochefort pour venir habiter une maison de Saint-Porchaire (Charente-Maritime). Tout près de là est situé le domaine de La Roche-Courbon son « château de La Belle au Bois Dormant » — titre d'un de ses livres — alors inhabité, qu'il découvre avec émerveillement, ainsi que sa forêt et ses célèbres grottes.

En octobre 1867, il entre à l'École navale En 1870 il embarque comme aspirant de première classe, et participe à la guerre contre l'Allemagne. Sa carrière militaire lui permet de beaucoup voyager, et lui donne matière pour ses romans. Le 2 août 1910, il termine sa carrière maritime qui comptait 42 années de service actif à bord de 29 bâtiments. Il a 64 ans en 1914 quand commence le premier conflit mondial avec l'Allemagne. Il veut reprendre du service, mais la marine nationale refuse de le réintégrer. Il s'engage dans l'armée de terre avec le grade de colonel. Il est successivement affecté à l'état major du gouverneur général de Paris, le général Gallieni, puis aux états majors du groupe des armées du centre et du groupe des armées de l'Est. Le 31 mai 1918, il est démobilisé pour raison de santé.

Vers 1905 il alerte le secrétaire d'État aux Beaux-Arts et l'opinion publique, par un célèbre article du Figaro du 21 octobre 1908, sur la vente prochaine pour indivision du domaine de La Roche-Courbon, auquel le lient des souvenirs de jeunesse, et sur la probable disparition de la très ancienne forêt qui l'entoure, dont on veut tirer du charbon de bois...Il est entendu seulement en 1920, trois ans avant sa mort, par l'industriel rochefortais Paul Chènereau (1869-1967), qui acquiert ce domaine en société avec l'aide financière de son père et son frère, en entreprend la restauration, le remeuble de pièces anciennes, et confie au paysagiste Paul Duprat, disciple du célèbre Henri Duchêne, la création de nouveaux jardins « à la Française » inspirés d'un tableau de Jan Hackaert (1628 - après 1685) retrouvé dans le grenier d'un logis des environs ; le domaine, resté aux mains de ses descendants, est devenu un des principaux sites touristiques de la région.

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Nous nous dirigeons ensuite vers le dernier pont transbordeur de France, celui de Rochefort-Martrou.

Pont transbordeur de Rochefort-Martrou

Un pont transbordeur est un pont enjambant un port, un canal ou un fleuve pour faire passer les véhicules et les personnes d'une rive à l'autre dans une nacelle suspendue à un chariot roulant sous le tablier. La traction, par câble commandé depuis la rive, fut d'abord assurée par une machine à vapeur puis, très vite, par un moteur électrique.

Inauguré le 29 juillet 1900, le pont transbordeur de Rochefort-Martrou est l'œuvre de l'ingénieur et constructeur français Ferdinand Arnodin. C'est le dernier pont transbordeur en France. Il a fonctionné jusqu'en 1967. Il fait partie des huit ponts encore en usage dans le monde. Il devient Monument Historique en 1976 et est réhabilité en 1994. Depuis cette date, il est réservé aux piétons et aux cycles.

Il permet de relier les deux rives de la Charente entre la ville de Rochefort et le village d'Échillais. Ce pont est fondé sur 8 piles en maçonnerie, d'une profondeur de 19,5 mètres sur la rive Nord (Rochefort) et 8,5 mètres sur la rive Sud (Échillais), sur lesquelles reposent 4 pylônes métalliques hauts de 66,25 mètres qui sont situés 2x2 de et d'autre de la Charente. Un tablier de 175,50 mètres de long, culminant à 50 mètres au-dessus des plus hautes eaux où circule le chariot, relie ces 4 pylônes entre eux. L'espace entre les piles est de 129 mètres et l'espace de quai à quai de 150 mètres.

Une nacelle au niveau de la route permet de passer d'une rive à l'autre. Elle est suspendue à ce tablier par des câbles croisés et se déplace le long des rails du tablier sur 24 paires de galets au moyen d'un câble qui s'enroule et se déroule sur un treuil à tambour fixé au sol dans la machinerie qui se trouve côté Rochefort. L'énergie du treuil est fournie par un moteur électrique (à l'origine un moteur à vapeur jusqu'en 1927).

La route qui arrive au pont de Rochefort-Martrou est bordée sur la gauche de belles maisons typiquement Charentaises. Le bâtiment d'accueil est une jolie petite maison en briques d'époque. Le nacellier, ici nacellière souriante, nous invitait à avancer sur la nacelle à quai. Cette traversée de la Charente par un temps aussi clément fut un événement apprécié par le groupe.

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De l'autre côté de la Charente, petite visite à la Maison du Transbordeur où se trouve une exposition dédiée aux différents types de ponts et franchissements avec sur l'espace vitré, les noms des villes où se trouvent les 7 autres pont transbordeurs dans le monde.
Cette maison fait partie de l'histoire des traversées de la Charente : ancien hangar du bac, lieu de stockage des pièces de rechange du pont puis en 2003, lieu d'exposition permanente et temporaire.

Le pont Transbordeur, c'est aussi le lieu du tournage du film de Jacques Demy « Les demoiselles de Rochefort ». Nombreuses photos et extraits de films dans la Maison du Transbordeur.

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Après cette visite, il fallut bien sûr reprendre le pont en sens inverse pour retrouver nos voitures et regagner nos pénates à quelques 250 kms de là. Ce que nous avons fait, non sans avoir admiré l'ouvrage de fer depuis la rive sud de la Charente.

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Merci à tous d'être venus participer à notre journée .....

Et si l'envie de revenir dans le secteur vous venait à l'idée, voici ce que vous pourriez aller découvrir:

Les carrières de pierre de Crazannes, dont l'extraction a permis la construction de nombreux bâtiments à Rochefort, sont aujourd'hui fermées, mais le site est ouvert au public.

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A quelques kilomètres de là, « les Lapidiales » est un lieu d'échanges pour des sculpteurs venus du monde entier, et où des « murs de taille » sont mis à leur disposition. Remarquable éclectisme, mêlant les styles, les idées, les mythes... On ne peut rester insensible à tant d'audace.

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Puis à 15km de Rochefort, sur la commune de Saint-Porchaire, le château de la Roche-Courbon, nommé « le Château de la Belle au Bois Dormant » par Pierre Loti.

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